vendredi 30 octobre 2015

Suicide d'un avocat engagé : un manque de solidarité ou d'esprit critique chez certains "patriotes" ?

Sur le suicide tragique et le geste meurtrier de l'avocat Joseph Scipilliti, défenseur et adhérent des mouvements Riposte Laïque et Résistance Républicaine : (Joseph Scipilliti s'est donné la mort après avoir tiré sur le bâtonnier du Barreau de Melun.) Affaire privée, professionnelle ou politique ? Les trois probablement.
Moralement il n'y a pas à commenter ni utiliser la mort d'un homme, a fortiori son suicide, qui est un fait singulier d'une histoire singulière. Reste qu'un tel geste d'un patriote engagé, courageux, sincère peut inspirer une réflexion d'intérêt collectif.

Quand on parcoure le testament qu'il a laissé, son "journal indélicat", on comprend vite qu'il a payé le prix de son engagement pour la Justice, avec un grand J, qu'il a voulu combattre l'injustice au sein même de l'institution judiciaire tout en constatant que :
" l'avocat indépendant qui a pour métier de défendre les autres, ne peut se défendre contre les actes d’arbitraire répétés dont il est victime. "

Ce combat, c'est déjà beaucoup pour un seul homme.
Il a voulu en plus se faire le défenseur quasi bénévole de mouvements anti-islam ultra radicaux.

vendredi 16 octobre 2015

Georges Bensoussan confronté au djihadistes de l'antiracisme


Georges Bensoussan, historien, auteur Les territoires perdus de la République, responsable éditorial du Mémorial de la Shoah, fait l'objet d'une pétition relayée par Mediapart sur le mode de l'indignation antiraciste et de l'appel à la censure d'un propos raciste islamophobe dans le service public...

Au cours d'une l'émission de Finkielkraut sur France Culture, Bensoussan a cité un sociologue algérien, Smaïn Laacher, disant :  "C’est une honte que de maintenir ce tabou, à savoir que dans les familles arabes, en France, et tout le monde le sait mais personne ne veut le dire, l’antisémitisme, on le tète avec le lait de la mère". »
Il y va fort, taxer des sémites d'antisémitisme atavique, comme on dit, c'est du lourd ! Disons que c'est une image excessive.


Mais est-il raisonnable de réduire la pensée d'un auteur à une formule posée dans un bref débat radiodiffusé ? Y pointer des intentions coupables sans tenir compte des nombreux ouvrages historiques et sociologiques de fond qu'il a publié ?
Est-il cohérent de s'indigner qu'un universitaire juif sioniste franco-israelien voit la société autrement qu'un sociologue de la communauté musulmane franco-magrébine, tout en prônant le droit à la différence, la mixité et autres fadaises comme le vivre ensemble ?
Est-il sensé d'en appeler au pouvoir et au pénal pour débattre la complexité du réel entre intellectuels ?
N'est-ce pas, en soi, comble du paradoxe, inciter les communautés populaires à l'affrontement ?
N'est-ce pas, in fine, reformuler la terrible "question juive" ?
Bien sûr que si !